SOIGNER ET ACCOMPAGNER ENSEMBLE
Le soin, même technique, est aussi toujours relation à autrui, sinon ce n’est pas un soin. Réduire la médecine à l’expertise de gestes techniques et de traitements symptomatiques et étiologiques marque une indifférence à l’essence de l’Homme malade : sa parole au cœur de l’humanité. Soigner représente en premier lieu une rencontre entre deux sujets. Celle-ci est toujours singulière et imprévisible, influencée par les circonstances et les enjeux.
Depuis sa création la SFAP propose de soigner et accompagner ensemble. Soigner c’est aussi accompagner. Accompagner c’est aussi soigner. Pas de soin de qualité sans pratiquer ensemble, de manière interdisciplinaire.
Nous devons promouvoir une formation de qualité en soins palliatifs, l’attention à l’homme dans la cité et l’accessibilité de tous aux soins palliatifs :
- La formation, initiale et continue, en soins palliatifs
Cette formation doit reposer sur une filière universitaire en soins palliatifs accessible à tous les professionnels de santé, sur un compagnonnage par des stages dans les différentes structures de soins palliatifs et sur le développement d’une recherche rigoureuse en soins palliatifs, surtout qualitative ; ceci pour transmettre l’indispensable prise en charge globale, le travail de façon interdisciplinaire, la coordination entre les acteurs du secteur sanitaire et ceux du secteur médico-social, l’écoute et le respect de la parole du malade mais aussi celle de ses proches et des professionnels de santé.
- L’Homme dans la cité
Si le soutien des proches et des aidants permet la prise en charge à domicile des grands malades, ceci nécessite de simplifier et d’étendre l’accès au fonds FNASS, de donner aux entreprises le moyen de faciliter l’équilibre de vie des aidants et de développer et d’élargir l’allocation journalière d'accompagnement d'une personne.
L’homme malade dans la cité ne peut pas vivre sans l’accompagnement des autres hommes. La SFAP doit continuer à développer l’accompagnement par des bénévoles formés à la démarche palliative ; sans se départir d’une réflexion sur l’avenir du bénévolat d’accompagnement voire sur d’autres formes de bénévolat.
- L’accès aux soins palliatifs
A côté des unités de soins palliatifs, les équipes mobiles, les lits identifiés dans les services hospitaliers et les réseaux ville-hôpital participants à la coordination des soins à domicile et en établissement de santé médico-social (ESMS) avec l’HAD et les SSIAD permettent l’acculturation de la démarche palliative dans tous les lieux de soin et de vie : une tâche ardue mais performante, nécessitant beaucoup plus de soutien et de développement qu’actuellement.
Pour le travail législatif en cours, la SFAP favorisera et soutiendra énergiquement la relation où l’homme est sujet de soin et non pas objet de soin. Autonomie et liberté, écoute et respect, ne peuvent s’entendre que réciproques et mutuels dans un contexte tragique où le soin est toujours une rencontre humaine singulière, celle d’un homme parmi les hommes.
Continuons à soigner et accompagner ensemble.
Charles Joussellin
Président de la SFAP