La SFAP a soutenu l’enquête Elispe menée au printemps 2016 par le docteur Edouard Ferrand, hôpital Foch à Suresnes. Cette enquête demandait aux équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) d’évaluer l’activité des lits identifiés soins palliatifs (LISP) dans les quels elles interviennent.
Les premiers résultats ont été présentés par le Dr. Ferrand au congrès de la SFAP à Dijon. 362 EMSP ont été contactées, 184 ont répondu, soit un très bon taux de réponse de près de 51%. Ces 184 EMSP décrivent l’activité de 320 services disposant de LISP.
Au delà de certaines difficultés dans la mise en œuvre des LISP, cette enquête nationale apporte des résultats très encourageants. Pour 88% des EMSP ayant répondu, les LISP sont un dispositif très important pour développer la démarche palliative, et cela se vérifie dans la pratique de 68,6% d’entre elles. Ces EMSP interviennent régulièrement dans 97% des services avec LISP. Ainsi, le concept des LISP et leur association avec les EMSP se trouve conforté.
D’autres résultats soulignent des pistes d’action qui doivent être rapidement saisies par les équipes. Les réunions collégiales multidisciplinaires n’existent que dans 62% des services avec LISP, le plus souvent sur un rythme hebdomadaire. Un psychologue est attaché dans seulement 56,9% des cas. Des bénévoles d’accompagnement n’interviennent que dans 50% des cas.
Certains résultats sont moins satisfaisants et invitent à une très grande vigilance. 30% des équipes soignantes en LISP seraient formées, et seulement 25% des médecins, ces chiffres très bas étant en partie expliqués par la rotation des équipes. Les référents seraient identifiés dans 1 cas sur 2, formés dans 1 cas sur 3. Le référent médical comme paramédical ne dispose de temps dédié que dans 16% des cas. Les fiches d’inclusion sont peu utilisées. Les supports standardisés du projet de soin du malade, des décisions d’arrêt de traitement, de stratégie à adopter en cas d’aggravation n’existent que dans moins de 50% des services.
Si cette enquête souligne l’intérêt du concept de LISP, elle montre l’importance du chemin qu’il reste à parcourir, et surtout la nécessité de mettre en place des critères d’évaluation pertinents de l’activité de ces LISP.
La SFAP se mobilise depuis longtemps pour que la mise en œuvre des LISP apporte une réponse adaptée aux besoins des malades et de leurs familles. Un groupe de travail fonctionne depuis 2005. Des recommandations sur les LISP ont été publiées en 2012. Une journée d’échange, formation et information sur les LISP est organisée annuellement depuis 3 ans.
Aujourd’hui, la SFAP souhaite aller plus loin et ouvrir un dialogue avec les tutelles, en particulier pour établir une grille de critères d’évaluation des LISP. Cette recherche doit s’inscrire dans l’axe 4 du plan national 2015 – 2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie.